Le mariage chez les musulmans représente bien plus qu'une simple union entre deux personnes. C'est un engagement sacré, un acte d'adoration et, comme le rappelle un hadith bien connu, "la moitié de la religion". Selon une étude récente menée dans plusieurs pays, plus de 87% des jeunes musulmans considèrent le mariage comme une étape cruciale de leur vie spirituelle et personnelle. Cette statistique n'est pas surprenante quand on comprend la place centrale qu'occupe le mariage dans notre religion. Alors si vous avez rencontrez votre âme sœur et que vous avez décidez de vous marier selon les valeurs traditionnelles de l'Islam, découvrez nos conseils pour faire de votre mariage le plus beau jour de votre vie.
Pour qu'un mariage arabe puisse avoir lieu, les deux époux doivent remplir quelques critères essentiels.
En ce qui concerne le marié, il doit :
Si le futur époux n'est pas musulman, il doit se convertir à l'islam pour pouvoir épouser une jeune femme arabe. Pour se faire, il doit suivre un enseignement religieux pendant de nombreux mois à l'issue duquel on lui remettra un certificat de conversion.
En ce qui concerne la mariée, cette dernière doit :
Si la future mariée est de religion monothéiste, elle peut garder sa confession pendant le mariage, mais les enfants du couple devront tous grandir dans la confession musulmane. Si le couple divorce, elle ne pourra avoir la garde de ses enfants et ne pourra pas hériter de son époux. Les enfants seront alors confiés à une parente musulmane. Ces conditions n'ont pas lieu d'être si la jeune femme se convertit à l'islam suite à son mariage.
Avant que la cérémonie religieuse du mariage musulman ait lieu, il faut que le mariage civil ait été réalisé. D'ailleurs, si l'union est célébrée en Europe, la mairie exige la présentation du certificat du mariage civil.
Si les deux futurs époux sont célibataires, consentants et répondent aux critères religieux et moraux exigés par la tradition musulmane, le mariage peut être célébrée. Dans le cas où ils sont tous deux divorcés ou que la femme soit divorcée, il faudra respecter un délai de viduité.
Ce délai est de trois mois et doit intervenir après la dissolution du premier mariage de la future épouse. C'est le temps nécessaire pour s'assurer que la jeune femme ne soit pas enceinte de son ex-époux. Si tel est le cas et que le couple décide quand même de se marier, leur union ne pourra avoir lieu que lorsque la femme divorcée aura accouché.
Le délai de viduité est aussi valable pour une veuve, mais cette fois-ci, il devra durer quatre mois et dix jours.
La préparation spirituelle au mariage est un voyage personnel. Il ne s'agit pas simplement de quelques prières occasionnelles, mais d'un véritable programme de développement spirituel. Voici les étapes essentielles que tout futur marié musulman devrait suivre :
Ce n'est pas une simple formalité, c'est une véritable connexion avec Allah (swt) pour demander la guidance d'Allah face à une décision importante telle que le mariage.
Prenez le temps de réfléchir profondément à vos motivations. Un mariage réussi commence par des intentions sincères. Posez-vous ces questions essentielles :
Lorsque la jeune mariée est vierge, ses parents choisissent généralement son futur époux, mais ces derniers ne peuvent l'obliger à l'épouser si elle ne donne pas son consentement. Si elle y consent, un contrat de mariage est établi entre le futur époux et le tuteur de la jeune femme. Le tuteur doit obligatoirement être musulman. Le plus souvent, il s'agit du père de la jeune femme et lorsque ce dernier ne peut remplir ce rôle, le choix du tuteur doit suivre l'ordre suivant :
Aucun membre de la famille maternelle ne peut remplir le rôle de tuteur.
La cérémonie du mariage musulman est appelée "Nikah" et bien que les traditions culturelles puissent varier selon les régions et les familles, la cérémonie religieuse suit des principes fondamentaux. Pour célébrer un mariage hallal, il faut donc que :
Le témoin est généralement le père de la mariée ou bien son frère ou son oncle. Si aucun d'entre eux ne peut être présent, elle devra prévoir douze témoins issus de la famille proche pour que le mariage soit légitime.
Le mahr (le paiement que l'épouse a le droit de recevoir du mari en vue du mariage) doit être versé à la future épouse et à elle seule. Ni ses parents, si son tuteur ne pourra y toucher.
Pour se marier entre musulmans, la Fatiha qui désigne la sourate doit être prononcée par un imam. Tout au long du mariage musulman, elle doit être récitée sans interruption. C'est elle qui rend légitime l'union entre les deux époux.
L'imam ou la personne qualifiée pour officier la cérémonie commence par créer une atmosphère spirituelle en récitant quelques versets du Saint Coran. La sourate Al-Fatiha, considérée comme l'ouverture parfaite à tout acte important, résonne alors dans l'assemblée. Elle est suivie par la récitation de versets spécifiquement liés au mariage.
Le sermon de mariage, ou khutbah an-nikah, constitue un moment crucial de la cérémonie. L'officiant y rappelle l'importance du mariage en Islam, soulignant qu'il représente la moitié de la religion. Il expose également les droits et les devoirs des époux, insistant sur la nécessité de fonder leur union sur la crainte d'Allah (swt) et le respect mutuel. Ce sermon n'est pas une simple formalité : il pose les bases spirituelles et morales de la future vie conjugale.
Et après la cérémonie religieuse, on passe à la fête. Celle-ci dure parfois plusieurs jours en fonction des familles. Lorsque la cérémonie se déroule dans les pays musulmans, les festivités ont lieu le jeudi et le vendredi contre le samedi et le dimanche hors pays musulmans.
Tout au long de la fête, la mariée doit changer sept fois de tenues et le marié peut en faire de même. Les hommes et les femmes font la fête dans des salles séparées.
Les plats servis varient selon les régions et les cultures, mais certains éléments sont récurrents. On retrouve souvent dans les mariages maghrébins, la pastilla, symbole de raffinement culinaire, qui ouvre généralement le festin. Elle est suivie de tajines savamment préparés et de couscous royal, plat emblématique des grandes occasions. Les pâtisseries orientales, préparées avec du miel et des fruits secs, couronnent le repas.
Les mariés distribuent souvent des petits cadeaux souvenirs aux invités, généralement des dragées ou des confiseries traditionnelles. Cette tradition symbolise le partage de leur bonheur avec l'ensemble de la communauté.
La soirée se termine généralement par des invocations (dou'as) pour les nouveaux mariés. L'imam ou un aîné de la famille demande à Allah de bénir cette union et de protéger le nouveau foyer. Ce moment de recueillement rappelle à tous que le mariage, au-delà des festivités, reste avant tout un acte d'adoration et d'engagement devant Allah.